mardi 22 septembre 2015

PALMYRE







La mort des ruines


  © Silvan Rehfeld 

Petit rappel historique

Oasis du désert de Syrie au nord-est de Damas, Palmyre abrite les ruines monumentales d'une grande ville qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Au carrefour de plusieurs civilisations, l'art et l'architecture de Palmyre allièrent aux Ier et IIe siècles les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse.


Mentionnée pour la première fois dans les archives de Mari au IIe millénaire av. J.-C., Palmyre était une oasis caravanière établie lorsqu'elle entra sous contrôle romain dans la première moitié du Ier siècle et fut rattachée à la province romaine de Syrie. Elle devint peu à peu une cité prospère sur la route commerçante reliant la Perse, l'Inde et la Chine à l'Empire romain, au carrefour de plusieurs civilisations du monde antique. Longue de 1100 m, la grande colonnade constitue l'axe monumental de la ville qui, avec d'autres rues secondaires perpendiculaires également bordées de colonnes, relie les principaux monuments publics dont le temple de Bel, le Camp de Dioclétien, l'Agora, le Théâtre, d'autres temples et des quartiers d'habitations. L'ornementation architecturale, qui présente notamment des exemples uniques de sculpture funéraire, associe les formes de l'art gréco-romain à des éléments autochtones et à des influences perses dans un style profondément original. En dehors de l'enceinte fortifiée, se dressent les vestiges d'un aqueduc romain et d'immenses nécropoles.

source UNESCO, ici






Image empruntée ici


La dernière mort de Palmyre
Alain Garrigou 

L'Organisation de l'État Islamique (OEI) vient de détruire trois tours funéraires, après le temple de Bel, ou encore celui de Baalshamin, parmi les plus grands vestiges archéologiques de Palmyre en Syrie. Une étape dans l'entreprise manifeste de destruction totale d'un des sites les plus connus du monde. Le plus beau écrivit Pasolini. Au milieu d'une guerre qui, entre Syrie et Irak, accumule les pires crimes - comme l'emploi d'armes chimiques -, au milieu d'une actualité où les "migrants" meurent en plein Méditerranée ou dans un camion sur la route, bref des atrocités qui font perdre n'importe  quelle foi, mais aussi au milieu d'une  routinière alimentée par la circulation routière, les bulletins météo et les remaniements ministériels, la destruction de Palmyre a du mal à trouver du sens. 

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Les ruines de Palmyre, gouache sur papier, 2015
© Paul Conte

Ma passion pour les ruines 

Le fragment pour moi est une véritable nourriture. L'interpréter, le peindre, c'est faire resurgir le concept. La représentation d'un fragment, d'un cortège, devrait, si j'ai bien accompli ma mission, réveiller la mémoire. Il ne s'agit pas de copier ou de recopier, mais de filtrer avec les yeux de notre siècle. 

La poétique des ruines, Denis Diderot

"L'effet de ces compositions, bonnes ou mauvaises, c'est de vous laisser dans une douce mélancolie. Nous attachons nos regards sur les débris d'un arc de triomphe, d'un portique, d'une pyramide, d'un temple, d'un palais et nous revenons sur nous-mêmes. Nous anticipons sur les ravages du temps, et notre imagination disperse sur la terre les édifices mêmes que nous habitons. A l'instant, la solitude et le silence règnent autour de nous. Nous restons seuls de toute une génération qui n'est plus; et voilà la première ligne de la poétique des ruines."